De Jean-Claude Mourlevat
Format : Broché
Editeur : Gallimard
Collection : Hors piste
Pages : 196
Parution : novembre 2003
A partir de 9 ans
Si vous aimez les boucs, le banjo et les charlatans, les concours d'insultes et les petits loirs qui baillent tout le temps, alors laissez-vous emporter dans la folle cavale de l'ami Cornebique.
Une fable drôle et survitaminée pleine de tendresse et de poésie.
Ça résume très bien ce livre car tout ça on va le retrouver au long de cette histoire.
Nous sommes au sein de la communauté animale. Avec pour héros un bouc qui se prénomme Cornebique. Un fana du banjo, il joue pour son village avec son meilleur ami Bique-en-Borne. Tout se passe bien pour Cornebique jusqu’au jour où la demoiselle pour qui il est éperdument amoureux lui donne un rendez-vous… Cornebique imagine déjà très bien ce rendez-vous, elle va lui dire que elle aussi est très amoureuse de lui, qu'ils vont se marier… Mais que nenni ! Au matin du rendez-vous, la demoiselle en question lui annonce qu’elle est raide dingue de son copain. Désespoir pour Cornebique. Il décide donc de partir, de faire le vagabond et de ne plus jamais revenir.
De là nous partons sur la route avec ce bouc à qui il ne va arriver que des aventures. Notamment celle où, arrivé dans des plaines interminables et balayées par des vents insoutenables, il rencontre une cigogne qui lutte contre ces vents et perd son baluchon. Il tombe, jusque dans les bras de Cornebique.
Un papier collé sur cette boule, qui n’est autre qu’un torchon de cuisine bien ventru aux quatre coins noués, avec pour message :
(et je ne fais pas de fautes, je l'ai recopié tel que et vous comprendrez pourquoi à la fin l'extrait)
«
A la personne qui trouverat le paquet, j'écris cette lettre in extremis et je dirai même au dernier moment. Les Griffues sont pas loin. J'ai réussit à fiché le camp par derrière la maison et j'ai emporter le petit. Ceux qui sont rester j'ose pas y pensé... Si seulement j'avais eu 85 ans de moins, je leur aurait montrer qui c'est qui commande mais j'ai plus la force. Maintenant elles sont à nos trousses les Garces ! Ah oui mon nom c'est Stanley et je suis le grand-père de Pié qu'est là dans la couverture.
Bon sang de Brest ! jure Cornebique qui s'était assis dessus pour lire tranquille. Je suis en train de l'écrabouiller ! Il bondit sur ses pieds. Il n'ose pas regarder dans la couverture, ses mains tremblent. Qu'est-ce-que c'est que ce trafic, nom de gu ! Je deviens fou ou quoi. Il continue à lire :
La vieille Margie n'est plus ce qu'elle était mais elle arriverat bien à le transporter assez loin d'ici, qu'il soye en sécurité. Je lui ai dit comme ça : Margie, tu nous fait croire depuis 50 ans que tu apportes les bébés mais tout le monde sais que c'est du pipeau : t'en n'as jamais apporter un, on se les fait tous seuls. Alors pour une fois remue-toi les plumes et emporte celui-ci, qui est le dernier. Sauve-le avant que les Fouines le chope ! [...] Excusé l'orthographe mais quand on a les Griffues au train, qu'on entend claqué leurs mâchoires, vous savez, la règle de l'accord du participe avec l'auxiliaire de l'antécédent devant ou derrière hein.... Signé Stany, vieux schnock qui va se faire boulotté d'ici pas longtemps et qui en a gros sur la patate.
»
Voilà, donc Cornebique se retrouve avec un compagnon de route qui n'est autre qu'un loir. Il est super content d'avoir un copain qui lui tiendra compagnie même si ce loir se rendort à chaque hiver pour hiberner, tant pis il se retrouvera seul mais il le portera le long de son ventre pour le tenir au chaud. Une réelle amitié s'est installée entre ces deux là. On va donc suivre les aventures de ces 2 copains qui seront poursuivis par les Fouines qui veulent s'emparer de ce loir. Car elles ont mangé toute la coummunauté des loirs, et il est le dernier de la lignée et elles possèdent une petite femelle. Donc elle se disent que ce petit couple pourrait bien leur faire plein de petits à se mettre sous la dent.
Enfin, dans ce livre ce n’est qu’aventures, amitié, entraide et tendresse. J'aime beaucoup cet auteur déjà cité pour le titre "la rivière à l'envers". Un style d’écriture très drôle avec des expressions du tonnerre pour les enfants ! Comme un passage où il découvre ce petit loir dans le torchon « Il dort comme une souche. Il en écrase, comme on dit » ou encore quelques lignes plus bas lorsqu’il essaye de le réveiller avec son banjo « Quant à l’autre, dans sa chaussette, il ronflotte paisiblement, on dirait même que ça l’endort davantage ! Et ben, mon gros, pour scier du bois comme ça, tu as dû avoir une drôle d’émotion ». Cette façon d’écrire, de faire parler les héros est vraiment très amusante. Ce livre a reçu de nombreux prix. J’ai passé un agréable moment en compagnie de ces animaux et je me tairais sur la suite des aventures de Cornebique et Pié ! Que va-t-il se passer pour eux…
Avis de Florinette