Auteur : Timothée de Fombelle
Format : Broché
Editeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Hors Série Littérature
Pages : 311
Parution : Avril 2006
Se cachant au creux des écorces, courant parmi les branches, épuisé, les pieds en sang, Tobie fuit, traqué par les siens… Tobie Lolness ne mesure pas plus d’un millimètre et demi. Il appartient au peuple qui habite le grand chêne depuis la nuit des temps. Parce que son père a refusé de livrer le secret d’une invention révolutionnaire, sa famille a été exilée, emprisonnée, condamnée à mort. Seul Tobie a pu s’échapper. Mais pour combien de temps ?
Au cœur d’un inoubliable monde miniature, un grand roman d’aventure, d’amitié et d’amour. Ce premier tome sera suivi par Les Yeux d’Elisha.
A partir de 12 ans
Nous sommes en compagnie de Tobie Lolness, et nous allons découvrir son histoire et pourquoi il est en fuite. Tobie fait parti d’un peuple microscopique, pour son âge (ado) il ne mesure qu’un millimètre et demi, et lui-même et son peuple vivent dans un arbre, le Grand Arbre. Ce peuple se partage cet arbre, et n’imagine même pas qu’en dehors de cet arbre il existe quelque chose d’autre. Pour eux, l’Arbre s’est une planète.
Tobie vivait sur parmi les hautes branches, dans un bon quartier, avec son père et sa mère. Sa mère est fille d’une riche femme aigre et sans amour qui a renié la mère de Tobie le jour où elle s’est marié avec Sim Lolness, le père de Tobie. Oui, il ne faisait pas partie de la haute société. Sim est un bricolo à béret et lunettes, un trouve-tout, un inventeur. A chaque fois, il propose ses inventions au Grand Conseil (qui dirige l’arbre), qui accepte ou non ses inventions pour l’évolution des habitants de l’arbre.
Sauf que le père de Tobie, fait une découverte très avancée. En bon et honnête citoyen de l’arbre, il en parle au Grand Conseil, mais signale de suite qu’il se refuse de dévoiler cette invention révolutionnaire car il est certain que celle-ci détruirait l’arbre. Et donc leur peuple. En effet, Sim Lolness a découvert que la sève de l’arbre pourrait bien, une fois transformée, servir d’énergie motrice. Mais parmi les habitants de l’arbre, certains vont en faire mauvais usage, à mauvais escient, notamment le redoutable Jo Mitch, éleveur de charançons et propriétaire de parcelles de l’arbre et à la tête d’une immense entreprise qui creuse dans les branches et l’écorce de l’arbre, des routes et des tunnels à l’aide de ses charançons. Comprenons de suite, l’ennemi numéro un de l’arbre, puisque l’on voit de suite, que pour arriver à ses fins et au pouvoir il détruit ni plus ni moins l’arbre.
Jo Mitch, parmi la séance tenue du Grand Conseil, apprenant cette découverte, roules des billes immenses et se dit que cette découverte d’énergie motrice pourrait lui faire gagner beaucoup d’argent et creuser encore plus de routes…
Mais Sim Lolness se tait sur sa découverte, et le Grand Conseil, prend ça comme une trahison. Oui le Grand Conseil en lui-même, ne voit pas les mauvaises choses, c’est plutôt Jo Mitch qui a de mauvaises intentions. Et Jo Mitch, manipulateur comme il est, a su se mettre le Grand Conseil dans la poche et le Grand Conseil décide de condamner la famille Lolness à l’exil dans les territoires Basses-Branches. Territoires les plus hostiles de l’arbre, branches tortueuses, humides, sombres ; les hivers y sont rudes et longs et les récoltes pour se nourrir sont rares. Ces terres hostiles les Basses-Branches se trouvent non loin de la frontière des Pelés. Tobie en a souvent entendu parler. Une frontière a ne pas dépasser, celui qui la traverse meure, et il a donc souvent entendu parler des Pelés, un autre peuple qui soi-disant existerait. Mais Tobie n’a jamais vu aucun Pelé…
La famille Lolness arrive dans les Basses-Branches, et réussit tant bien que mal à se construire un nouveau logis et à ne pas mourir de froid. Tobie est pourtant très heureux, pour lui ces branches sont un vrai terrain de jeu, tortueuses, un vrai labyrinthe. Le jour où il découvre un lac dans le creux d’une branche, il est encore plus enchanté. Il le sera encore plus lorsqu’il y trouvera Elisha, une jeune fille de son âge, au visage un peu arrondi et aux grands yeux étirés. Elle sera très vite son amie, elle et sa mère.
Mais Jo Mitch entend bien récupérer l’invention de Sim Lolness, et arrive à refaire juger la famille, et les faire emprisonner et condamner à mort. Seul Tobie, arrive à s’échapper de cette condamnation, de par sa petite taille il arrive à se glisser dans le moindre creux d’une écorce et c’est comme cela qu’il arrive à échapper à ses tortionnaires.
Désormais il est en fuite, seul contre tous. Car tout un tas de chasseurs est à ses trousses puisque Jo Mitch offre une récompense à celui qui le trouvera. Tobie est donc traqué par les siens.
Que j’ai aimé cette histoire !!!!!!!!!!!!!!!!! L’auteur est d’autant plus doué, que cette histoire se déroulant sur un arbre, est à l’image de notre monde. Il nous offre là, une fable écologique, une sorte de métaphore de notre univers. Le peuple de Tobie vit sur l’arbre, sans savoir qu’ailleurs il pourrait exister autre chose, et vivent donc au profit de l’arbre, grâce aux ressources qu’il offre. Mais on imagine bien que les ressources s’épuisent (métaphore de notre Terre…). Le message écologique à travers ce livre est très fort, fait prendre conscience que notre planète et ses ressources sont elles aussi réduites par nous-mêmes. On y comprend aussi que la science est importante, que ses avancées sont nécessaires pour le peuple mais que la science peut faire du tort à la nature.
Puis l’auteur, montre également à travers cette histoire, un certain côté politique, et les échelles de la société. Une inégalité entre les cimes de l’arbre où vivent les riches, et les Basses-Branches, les terres les plus hostiles, où vivent les reclus de la société. Le personnage de Jo Mitch, propriétaire de nombreuses sociétés, est très bien caricaturé comme le dirigeant. Un être doté de mauvaises intentions qui veut faire main-basse sur l’arbre, et qui réussit très bien à diriger le peuple envers lui. Il instaure aussi ses propres lois jusqu’à martyrisé les faibles personnes.
Bref, l’auteur a reproduit avec cet arbre et son peuple, notre Terre et nous, humains. C’est incroyable, l’imagination qu’il a eu, pour reproduire métaphoriquement des situations, des actes de la vie quotidienne. Et pour le coup, la notre d’imagination, travaille aussi, et c’est très agréable.
Dans ce livre, on retrouve également tout un tas de sentiments forts comme l’amitié, l’amour maternel ou paternel, la tendresse, l’amour (car on comprend vite que l’amitié que Tobie a à sa rencontre avec Elisha, se transforme pour Tobie en émotions plus tendre envers cette jeune fille qui ne ressemble pas à son peuple) ; on retrouve aussi l’agressivité, la férocité des hommes qui au cours de la course poursuite se transforment en guerriers. Des guerriers avides de combats envers un garçon de 13 ans.
Bref, ce livre regorge de messages pour le lecteur, J'ai hâte de découvrir la suite.
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