Auteur : Georges SIMENON
Format : Poche
Editeur : Le Livre de Poche
Collection : Policier / Thriller
Pages : 190
Parution : Janvier 2003
Vendredi 7 novembre. Concarneau est désert. L'horloge lumineuse de la vieille ville, qu'on aperçoit au-dessus des remparts, marque onze heures moins cinq.
C'est le plein de la marée et une tempête du sud-ouest fait s'entrechoquer les barques dans le port. Le vent s'engouffre dans les rues, où l'on voit parfois des bouts de papier filer à toute allure au ras du sol.
Quai de l'Aiguillon, il n'y a pas une lumière. Tout est fermé. Tout le monde dort. Seules les trois fenêtres de l'hôtel de l'Amiral, à l'angle de la place et du quai, sont encore éclairées…
Maigret est Commissaire détaché depuis un mois à la Brigade Mobile de Rennes où certains services sont à réorganiser. Il reçoit un appel téléphonique du maire de Concarneau, totalement alarmé.
Il doit absolument se rendre à Concarneau pour y résoudre une affaire.
En effet, c’est tout d’abord un honorable négociant en vin, Monsieur Mostaguen, qui, un soir en sortant de sa partie de cartes à l’Hôtel de l’Amiral se reçoit une balle tirée à travers une boîte aux lettres d’une maison vide aux abords du dit Hôtel de l’Amiral. Monsieur Mostaguen tombe à terre, déjà parce qu’il était un peu éméché mais en plus on venait de lui tirer desssus. Un chien aux poils jaunes, sales, s’approche de Monsieur Mostaguen à terre, le renifle.
Maigret arrive donc sur place à Concarneau pour élucider cette tentative de meurtre sous une tempête qui ne cesse et où les bourrasques et la pluie glacée font rage.
Parce que oui, le coup est raté, Monsieur Mostaguen est toujours en vie.
Mais Concarneau va très vite être sous l’emprise de faits énigmatiques et l’émoi dans la ville est jeté. Car deux jours après l’arrivée de Maigret, un des partenaires de la partie de cartes habituelle de l’Hôtel de l’Amiral, disparaît. Partie de cartes où se retrouvent les notables de la ville. La voiture de cet homme, le journaliste Servières, est retrouvée non loin du centre ville de Concarneau, et les sièges du véhicule sont tachés de sang.
Toute la ville, donc, est en émoi, et encore plus le petit cercle de notables qui se rend régulièrement à l’Hôtel de l’Amiral pour l’habituelle partie de cartes. Parmi eux donc, M. Mostaguen, négociant en vin, M. Servières, journaliste, M. Le Pommeret, qui porte le titre de Vice-Consul du Danemark et qui est un impénitent coureur de jupons, et M. Michoux, le médecin.
Maigret prend donc en charge l’enquête, viendra l’accompagné l’Inspecteur Leroy. Comme à son habitude Maigret rechigne les méthodes scientifiques contrairement à l’Inspecteur Leroy qui lui est un adepte. Maigret, lui, préfère se fier à son instinct, s’imprégner du quotidien de chacun des protagonistes et des lieux. Il s’installe alors à l’Hôtel de l’Amiral.
Bientôt, les bouteilles dont ces notables ont l’habitude d’user vont être la cible d’un empoisonneur. Et tout le petit cercle d’habitués n’en mène pas large.
Le Docteur Michoux est celui qui a le plus peur, il s’attend lui aussi à mourir. Un homme qui habituellement se prend une chambre à l’hôtel pour passer une nuit avec la belle Emma, fille de salle de l’Hôtel de l’Amiral.
Maigret s’immerge au sein de cet hôtel, s’immisce même dans la vie secrète des usagers de l’hôtel.
Le sort continue de s’acharner et M. Le Pommeret meurt chez lui empoisonné.
Qui peut en vouloir à ces notables ?
Et à chaque fois, il est question de ce chien jaune qui traîne toujours dans les parages lorsque se produit un évènement…
Il s'agit ici de ma deuxième lecture dans la série Maigret
L'écriture de Simenon nous retranscrit à chaque fois parfaitement les athmosphères. Des ambiances palpables rendues par le souci du détail. Il introduit toujours aussi des personnages énigmatiques.
Dans ce polar, l'ambiance est donc à nouveau superbement décrite. Le lieu : Concarneau, la vieille ville, un port de pêche battu par la tempête et la pluie servira donc de toile de fond à l'histoire. Une tempête pour une ambiance glauque au début du livre dans laquelle apparaît Maigret, une tempête qui persiste au cours de l'enquête et des différentes tentatives d'assassinats ou meurtres ; et on ne découvrira Concarneau sous le soleil qu'à la fin du polar lorsque l'enquête sera enfin bouclée. Preuve que l'écriture de Simenon est vraiment excellente et que tout, jusqu'au moindre détail, y est pensé.
Les lieux sont toujours très réalistes.
L'atmosphère est mystérieuse dans ce polar et notamment avec ce chien jaune qui se trouve toujours sur les lieux des crimes ou tentatives d'assassinat, et repartant on ne sait où, ne sachant à qui il appartient...
Chacun des personnages y tient un rôle important, et Simenon s'est égréner les informations sur chacun d'eux au fur et à mesure de la lecture selon comment Maigret perçoit chaque protagoniste. Maigret fonctionne toujours par déductions dans ses enquêtes. Simenon nous retranscrit bien aussi parfois les silences de Maigret, des silences qu'il utilise pour ses raisonnements. Ce qui fait que nous aussi en tant que lecteur, on s'octroit des pauses de déductions dans le dénouement de l'enquête...
Une enquête intéressante. On se pose bien évidemment la question de savoir pourquoi ce cercle de notables, des habitués de l'Hôtel de l'Amiral, est visé et qui peut en vouloir à ces hommes.
Vous l'aurez compris, dans les polars de Simenon et la série Maigret, ce que j'aime principalement c'est l'ambiance et le souci du détail, la qualité d'écriture, et le choix de personnages, personnages toujours énigmatiques, qui apporte beaucoup à l'histoire. 2ème titre que je lis dans la série Maigret, j'avais lu Pietr le Letton suivi de la 1ère enquête de Maigret avec un Maigret encore très jeune, mais je dois dire que j'ai préféré Le chien jaune à Pietr le Letton suivi de La 1ère enquête de Maigret. Le chien jaune est plus riche en tout point (atmosphère, personnages, dénouement).
Et je ne dis pas non à poursuivre mes lectures en compagnie
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Bonus :
Puisqu'il est question de Concarneau dans ce roman, voici en photos un monument situé sur les remparts de La Ville-Close. Photos personnelles faites lors d'une petite virée à Concarneau. Il s'agit du Beffroi, considéré comme un symbole de Concarneau. Il y a une ancienne horloge ainsi qu'un panneau solaire. Et également, photo avec les remparts et pont d'accès à La Ville-Close.
Sur ce blog, on retrouve de l'auteur Georges Simenon : Pietr le Letton