De Claudie Gallay
Format Broché
Editeur : Editions du Rouergue
Collection : La Brune
Pages : 524
Parution : février 2008
La Hague… Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu’il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d’hommes. C’est là que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. Employée par le centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu’elle voit Lambert, c’est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la veille Nana, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d’un certain Michel. D’autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l’ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent.
L’histoire de Lambert intrigue la narratrice et l’homme l’attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.
Sublime ce livre.
Une narratrice, ornithologue, qui vient se réfugier à La Hague après avoir perdu un être cher. Se couper de sa vie passé, fuir les autres, comme si les rafales de vent pouvaient tout emporter. Mais elle reste cloîtré dans ses souvenirs.
On parcourt la lande avec elle, à compter les oiseaux. On longe les falaises, on sent le vent nous frapper, on entend les oiseaux qui volent au dessus de nos têtes...
On ressent toutes ces émotions tellement s'est bien écrit, tellement s'est bien décrit.
Le moindre détail est conté. Les oiseaux qui se jettent, la nuit, sur les vitres du phare, attirés par les lumières qui guident les marins.
Ou encore une phrase dans le livre qui m'a marqué dans ce fait de description totale ; lorsque la narratrice entre dans un poulailler, pour nous décrire la scène l'auteur nous conte : "ça sent les plumes......".
C'est vraiment extraordinaire l'ambiance que l'on peut ressentir.
L'arrivée de Lambert va provoquer des bouleversements pour la narratrice et la poignée d'hommes qui vit sur ce bout de terre. Des secrets de famille, des rumeurs. Chacun tait le passé et ses tourments ; ça va se déchaîner comme les vagues qui prennent et parfois rendent, des hommes, des maris, des parents.
Petit à petit on se sent imprégné de ce coin de terre, on est entré dans le quotidien de ces personnages écorchés de la vie, et on découvre au fur et à mesure ce que chacun laisse dévoiler. Amitiés, rancoeurs...
Une force dans ce livre. Force des mots, des émotions, des hommes. On a tout dans ce livre !
On voit des images couchées sur les pages.
Un vrai bonheur que l’on a pas envie de terminer et de refermer tout de suite.